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L'Alhambra: à la croisée des histoires

Résumé
’Alhambra, ensemble palatial fondé aux XIIIe et XIVe siècles par les souverains arabes de Grenade, est resté dans l’ombre pendant plusieurs siècles après la fin de la Reconquista. Les Espagnols furent les premiers à « redécouvrir » l’Alhambra au XVIIIe siècle, alors que ses visiteurs étrangers en firent l’une des premières destinations touristiques du XIXe siècle. Beaucoup ont laissé de précieuses traces de leur passage : des écrits, des photographies et, surtout, des commentaires dans le livre des visiteurs de l’Alhambra, tenu depuis 1829. L’historien Edhem Eldem a analysé ce document fascinant pour proposer une vision tout à fait nouvelle de l’Alhambra et de ce qu’il représentait. De Chateaubriand à Owen Jones et de Washington Irving à Jean-Léon Gérôme, les Occidentaux ont bâti une image de l’Andalousie toute empreinte de romantisme et d’orientalisme. Mais l’engouement occidental ne doit pas faire oublier les visiteurs « orientaux » du monument : des Maghrébins, nombreux mais peu loquaces ; des diplomates et voyageurs ottomans, parfois plus orientalistes que les Européens ; des Arabes du Machrek, de plus en plus influencés par le nationalisme arabe prôné par la Nahda, la « renaissance arabe ». Autant de regards croisés que le registre des visiteurs, la presse de l’époque, les mémoires et les récits de voyage ont permis à l’auteur de reconstituer pour en tirer une histoire culturelle des rapports entre Orient et Occident, Nord et Sud, islam et chrétienté, centre et périphérie.
Genre littéraire: Histoire/géographie
Durée: 12h. 38min.
Édition: Paris, Belles lettres, 2021
Numéro du livre: 71564
ISBN: 9782251451879

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Genre littéraire : Histoire/géographie
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Résumé:Havre mythique de la liberté, porte de l'Amérique, banquière du continent, mosaïque de cultures, symbole des succès d'une super-puissance et des tensions qui la déchirent, New York est d'abord fille du capitalisme. Tôt devenue un paradis du commerce, elle vit au rythme de ses docks, de ses ateliers, de ses bureaux, et son dynamisme en fait la rivale de Londres dans la domination de l'économie mondiale. La métropole des rives de l'Hudson ne cesse de changer d'échelle. Les premiers gratte-ciel s'élèvent près de Wall Street à la fin du XIXe siècle, et la population double entre 1900 et 1940. Little Italy, le quartier juif du Lower East Side, Harlem : New York est en même temps une seconde Babel et Metropolis. Sa modernité ne tient pas seulement à ses paysages urbains, féeriques selon les uns, dantesques selon d'autres ; elle repose sur sa capacité à surmonter ses contradictions et à innover. Capitale de l'information, c'est elle qui invente l'industrie des loisirs, les théâtres de Broadway et les parcs d'attraction de Coney Island. Au cœur de l'avant-garde, haut lieu du jazz et des débats d'idées, elle accueille artistes et intellectuels du monde entier qui renforcent son magnétisme. Aujourd'hui centre de la culture planétaire et paradigme du rêve américain, elle continue à attirer de nouveaux immigrants. " New York n'est pas une ville finie, écrivait Le Corbusier, c'est une ville en devenir. "
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Genre littéraire : Histoire/géographie
Numéro du livre : 21832
Résumé:L'équipée de Varennes ne figure pas dans le canon des "journées révolutionnaires" : ni foules anonymes en fureur, ni sang versé, ni exploits individuels, ni vaincus. À Varennes, un roi s'en est venu, un roi s'en est allé, avant de retrouver une capitale sans voix et une Assemblée nationale appliquée à gommer la portée de l'événement. Autant dire une journée blanche. Et pourtant, ce voyage apparemment sans conséquence fait basculer l'histoire révolutionnaire : il éteint dans les esprits et les cours l'image paternelle longtemps incarnée par Louis XVI ; met en scène le divorce entre la royauté et la nation ; ouvre inopinément un espace inédit à l'idée républicaine ; et, pour finir, projette la Révolution française dans l'inconnu. Le livre de Mona Ozouf reconstitue cette histoire à la fois énigmatique et rebattue. Il en éclaire les zones obscures, pénètre les intentions des acteurs et observe le démenti que leur inflige la fatalité ; avant d'interroger les lendemains politiques d'une crise qui contraint les révolutionnaires à "réviser" la Révolution. Réapparaissent ainsi des questions aujourd'hui encore irrésolues : y a-t-il une politique distincte du roi et de la reine ? Peut-on faire de Varennes l'origine de la Terreur ? Quelle figure de république voit-on se dessiner dans le chaos des passions du jour ? Ce moment tourmenté, écrit l'auteur, ouvre une vraie fracture dans l'histoire de France. Il allonge déjà sur le théâtre national l'ombre tragique de l'échafaud. Dix-huit mois avant la mort de Louis XVI, Varennes consomme l'extinction de la royauté.
Durée : 34h. 8min.
Genre littéraire : Histoire/géographie
Numéro du livre : 22980
Résumé:Ce volume rassemble des textes de différentes natures, choisis en fonction de trois axes : le travail de l'historien, l'enseignement de l'histoire, l'histoire comparée de l'Europe. Ils couvrent près de 40 années d'activités professorales, éditoriales et de recherches.
Durée : 29h.
Genre littéraire : Histoire/géographie
Numéro du livre : 25528
Résumé:Cette Nouvelle Histoire du Japon rend compte, plus que tout autre, duformidable dynamisme de l'école historique japonaise, de la richesse et de ladiversité des études qui ont été menées des dernières décennies dansl'archipel, révélant un pays que l'ont connaissait mal. Intégrant ces acquisconsidérables, cette Nouvelle Histoire duJapon, qui commence aux temps préhistoriques et s'achève à l'ère desmangas, offre un éclairage passionnant et neuf sur une société qui ne cesse denous étonner. Achacune des grandes étapes de ce récit - les civilisations Jômon et Yayoi, l'époquearchaïque, la naissance de l'Etat impérial, les périodes anciennes etmédiévales, l'époque d'Edo, la naissance du Japon moderne aux époques Meiji etTaishô, la montée du militarisme et la guerre, ou encore la croissanceéconomique et la place des femmes dans la société nippone-, Pierre-FrançoisSouyri évoque les multiples facettes de cette immense civilisation qui s'estdéveloppée sur un territoire si étroit. Ainsi,chemin faisant, on comprend mieux le Japon, son originalité profonde, samodernité extrême bien que non occidentale. On saisit ses relations sicomplexes avec ses voisins, son rapport si fort à la sacralité, à la nature. Pensécomme une histoire hors des chemins européo-centrés, l'ouvrage reconnecte d'uneautre manière l'histoire japonaise à l'histoire mondiale et trace, au-delà durécit national, un portrait saisissant des Japonaises et Japonais qui ontpeuplé l'archipel au cours des siècles. Pierre- FrançoisSouyri est professeur à l'université de Genève où il enseigne l'histoire duJapon. Ancien professeur à l'Inalco et ancien directeur de la Maisonfranco-japonaise, il a séjourné de nombreuses années au Japon. Il est sansdoute l'un des meilleurs historiens européens de ce pays.Presse:" Pierre-François Souyri propose une magnifique histoire sur la longue durée, qui éclaire les ressorts profonds de la civilisation japonaise. "
Lu par : Danielle Netter
Durée : 11h. 51min.
Genre littéraire : Histoire/géographie
Numéro du livre : 23098
Résumé:L'expédition française en Égypte a donné lieu depuis deux siècles à d'innombrables récits, études et commentaires. Depuis l'origine, en effet, elle enflamme littéralement l'imaginaire des Occidentaux. Dans l'esprit de Bonaparte, il s'agissait d'une triple conquête. Conquête militaire, d'abord, pour soustraire aux Anglais un pays riche et bien placé sur la route des Indes. Conquête politique, ensuite, pour rallier les Égyptiens et leur « apporter les Lumières ». Conquête scientifique, enfin, pour étudier un pays fascinant, grâce à quelque 160 savants et artistes accompagnant 50 000 soldats et marins. L'expédition a-t-elle permis, comme on l'a longtemps affirmé, de réveiller l'Égypte et de l'introduire dans la modernité ? Ou faut-il la considérer, avec des historiens arabes contemporains, comme la première agression occidentale contre l'Orient musulman ? Ce fut en tout cas un choc violent entre deux cultures, aux conséquences incalculables. L'ample et passionnant récit de Robert Solé restitue cette expédition dans toutes ses dimensions - politique, militaire, culturelle et scientifique - en s'appuyant sur de nombreux témoignages directs et sur les études les plus récentes. Les grandes batailles (Aboukir, Pyramides, Saint-Jean-d'Acre...) et les révoltes contre l'occupant y alternent avec des scènes de la vie quotidienne, les explorations scientifiques, la découverte de la civilisation pharaonique et les étonnantes proclamations promusulmanes de Bonaparte qui n'hésite pas à se présenter comme un envoyé de Dieu...
Lu par : François Goy
Durée : 12h. 4min.
Genre littéraire : Histoire/géographie
Numéro du livre : 22823
Résumé:L'amiral de Gaulle a écrit un livre à succès, De Gaulle, mon père, comportant de nombreuses erreurs factuelles qui ne laissent pas de surprendre de la part d'un officier général et jettent un doute sérieux sur la crédibilité de son témoignage quand il traite de sujets plus sensibles. Certes, ses erreurs lui appartiennent et nous ne les lui disputerons pas, mais elles nous concernent tous quand elles visent à réécrire l'histoire en travestissant, sur des sujets précis et douloureux pour la mémoire française, les propos et les actions du général de Gaulle, au risque de lui enlever une bonne part de son épaisseur historique pour lui substituer une image de chevalier blanc doublé d'un martyr. Ou, plus grave encore, quand elles poussent leur auteur à discréditer de la plus vilaine façon certaines personnalités (Weygand, Giraud, Monnet, Muselier, Saint-Exupéry, Paillole, Mauriac et d'autres), leur déniant, de fait, leur véritable place dans la Résistance française au prétexte qu'elles ne se sont pas mises aveuglément au service exclusif du chef de la France libre. Une dizaine de spécialistes ont jugé qu'il était de leur devoir de répliquer à ces jugements à l'emporte-pièce qui tournent trop souvent à l'insulte. Ils le font ici sans bassesse ni malveillance. Mais avec la fermeté qui s'impose pour faire obstacle à la calomnie.
Lu par : Alain Guillaume
Durée : 19h. 46min.
Genre littéraire : Histoire/géographie
Numéro du livre : 24358
Résumé:Rien ne prédisposait Jean-Baptiste Colbert, né en 1619, à une carrière politique : il aurait dû prendre la succession de son père Nicolas, riche marchand drapier originaire de Reims, qui vend ses marchandises dans toute l'Europe. Et pourtant. A vingt-quatre ans, Jean-Baptiste entre comme commis au service du puissant Le Tellier, secrétaire d'Etat à la Guerre de Richelieu. A trente-deux ans, il est l'intendant privé de la fortune de Mazarin qui gouverne la France pendant la minorité de Louis XIV. Dix ans plus tard, il est le plus proche conseiller de Louis XIV qui le fait entrer au Conseil d'en-haut comme ministre d'Etat, le nomme surintendant des Bâtiments (1664), contrôleur général des Finances (1665). A sa mort en 1683, seules la Guerre et les Affaires étrangères lui auront échappé, encore s'en sera-t-il occupé en sous-main, se faisant de solides inimitiés avec les titulaires de ces postes, Louvois en particulier. Et pendant plus de vingt ans, il aura incarné l'Etat aux côtés du Roi-Soleil. On connaît l'image consensuelle et convenue de Colbert telle qu'elle a été complaisamment forgée et véhiculée par les historiens de la IIIe République : le ministre mesuré, austère, intègre, pragmatique, serviteur jusqu'au sacrifice personnel de son roi, de l'Etat, du royaume. Au fil de ces pages, celui que Mme de Sévigné appelait "le Nord", craignant "la glace qui l'attendait" juste avant d'entrer en audience avec lui, apparaît tel qu'en lui-même : prêt à tout pour conquérir puis conserver le pouvoir, d'une rare violence devant les obstacles, retors, machiavélique et manipulateur - les épisodes de sa lutte contre Fouquet, le surintendant des Finances qu'il finira par abattre, sont là pour le démontrer -, ne pensant qu'à placer les membres de sa famille aux plus hauts postes et à accroître sa fortune par tous les moyens, même frauduleux.