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Le monstre de la mémoire

Résumé
Devenu spécialiste de la Shoah malgré lui, un historien israélien accompagne des groupes de lycéens dans leurs visites imposées au cours de "voyages de la mémoire" systématisés par l'Etat. Le voilà guide des camps de la mort. Cette expérience, cette fréquentation intime et quotidienne des processus d'extermination nazis, doublées de sollicitations diverses autour des différentes formes que prend l'entretien officiel d'une inflammable mémoire, entament progressivement et profondément son rapport au monde et aux autres. Rédigé sous la forme d'une lettre adressée au président de Yad Vashem (l'Institut international pour la mémoire de la Shoah sis à Jérusalem), cette sorte de rapport de mission bouscule le lecteur comme un interrogatoire musclé. Rapidement, le ton se tend. Une rage sourde imprègne chaque phrase, contamine le regard. On y lit l'implication et la rigueur scientifique du guide mais aussi sa solitude, son sentiment d'impuissance. Dans une ¿poque vouée au virtuel autant qu'au pragmatisme, Yishaï Sadd soumet à sa propre absurdité cette mise en scène de la mémoire au service d'un projet national qui érige la survie en triomphe. Le texte porte le constat terrible de l'impossibilité de transmettre, face à la banalisation du tourisme de l'horreur.
Durée: 3h. 51min.
Édition: Arles, Actes Sud, 2020
Numéro du livre: 68603
ISBN: 9782330131708

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Lu par : Hervé Detrey
Durée : 10h. 4min.
Genre littéraire : Science-fiction
Numéro du livre : 67978
Résumé:Le Troisième Temple, c’est celui qui doit être reconstruit à la fin des temps, quand le Messie arrivera, que les morts ressusciteront et que la paix la plus absolue régnera sur le monde. Telle est la croyance traditionnelle juive : un horizon d’uto­pie, un messianisme sous forme d’attente et de promesse. Inaugurant un genre qu’on pourrait qualifier d’anticipation biblique, et sous les atours du conte cauchemardesque, l’auteur du Poète de Gaza imagine la reconstruction de ce troisième temple, pour mieux en prophétiser la destruction. Dans un avenir au goût de retour en arrière, après l’éradication de la ville de Tel-Aviv par l’ennemi amalécite, le peuple d’Israël revient au Livre au pied de la lettre et court à sa perte. À travers le sidérant récit du fils infirme du roi, sourd aux avertissements d’un ange qu’il prend pour le diable, se joue l’éternel combat de la foi en Dieu et de la confiance en l’homme. Hypnotique dans sa restitution des rituels, saisissant dans le jusqu’au-boutisme de l’engrenage, Le Troisième Temple est une expérience de lecture extrême. Parce qu’une certaine frange minoritaire de la droite dure israélienne prône actuellement ce retour aux sources bibliques, parce qu’il n’exagère finalement rien et se contente de déplier l’utopie dans le détail, le roman de Yishaï Sarid, entre charge politique et démonstration par l’absurde, peut se lire comme l’avertissement inquiet d’un observateur contemporain dont la mémoire est le gouvernail.
Durée : 2h. 8min.
Genre littéraire : Philosophie/religion/spiritualité
Numéro du livre : 16351
Résumé:Quant à moi, je ne puis accorder que le péché ou le mal soit quelque chose de positif, encore moins que quelque chose puisse exister ou arriver contre la volonté de Dieu. En premier lieu, nous savons que chaque être, pris en lui-même sans aucun rapport au reste des choses, renferme une perfection qui n'a pour bornes dans chaque être que sa propre essence, et que l'essence même d'un être n'est pas autre chose. Je prends pour exemple le dessein ou la volonté déterminée d'Adam de manger du fruit défendu...
Lu par : Pascal Lecureux
Durée : 2h. 48min.
Genre littéraire : Histoire/géographie
Numéro du livre : 34546
Résumé:Varsovie, 19 avril 1943: la Wehrmacht attaque le ghetto pour liquider ses derniers occupants. Ceux-ci ripostent par les armes. Marek Edelman, vingt ans, fait partie de l'état-major de cette insurrection qui tiendra vingt jours. Le 10 mai, alors que le ghetto est en flammes, il parvient à s'échapper par les égouts. En 1945, il fera le récit sobre de ce combat désespéré et de cette " vie à la frontière de la mort ". C'est ce témoignage d'exception qui est présenté ici.
Durée : 3h. 7min.
Genre littéraire : Philosophie/religion/spiritualité
Numéro du livre : 12783
Résumé:Quatrième de couverture : Le passé parle au présent. Il s'adresse à nous. Il nous interpelle. Il réclame. Mais comment le présent doit-il répondre? Comment être au rendez-vous ? Alain Finkielkraut s'interroge sur le devoir de mémoire. Nous sommes passés d'une mémoire encombrante (personne ne parlait des camps de concentration) à une mémoire débordante, où la Shoah est sollicitée de toutes parts. Aujourd'hui, toute guerre, toute souffrance fait invoquer ou nommer Auschwitz, exercice inquiétant que critique l'auteur : " Il n'est pas moins déloyal de s'approprier les morts que de les laisser tomber. Il n'est pas moins désinvolte d'oublier leur transcendance que d'oublier leur existence. "
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Résumé:" Un Anneau pour les gouverner Un Anneau pour les trouver et dans les ténèbres les lier Au pays de Mordor où s'étendent les ombres. " Le Seigneur des Anneaux tirerait-il sa fascination de la puissance poétique qui émane de ces vers ? Son succès proviendrait-il de sa capacité à légitimer, en l'universalisant, l'attrait pour la guerre et la mort ? A l'innocence d'Adam et d'Eve, voulant goûter d'un fruit " bon à manger, agréable à regarder ",Tolkien oppose un récit où le mal fascine pour ce qu'il est et non pour le bien que, par ruse, il promet. Pourquoi ? On a souvent reproché au Seigneur des Anneaux de véhiculer une idéologie conservatrice, misogyne et raciste. Qu'en est-il exactement ? En créant une " race " si " perfide " qu'il faut l'exterminer, Tolkien l'a-t-il dotée de suffisamment d'irréalité pour ne pas être soupçonné de racisme ? Qui se cache derrière Gollum ? Caïn ? Caliban ? Ou bien encore " l'homme d'en-bas ", l'homme du peuple, déchu pour avoir voulu revendiquer le pouvoir et les richesses ? Enfin d'où vient le regain d'intérêt pour un ouvrage écrit il y a près d'un demi-siècle ? S'appuyant sur les analyses de Foucault, Lévi-Strauss et Ricœur, mais également de Jean Cohen, Luc Ferry ou Pierre Macherey, cet essai se propose de répondre à ces questions.
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Lu par : Bertrand Baumann
Durée : 7h. 50min.
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Lu par : Martine Moinat
Durée : 13h. 55min.
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Résumé:Schubert à Kiev aborde un thème qui, dans les lettres russes contemporaines, est toujours frappé de tabou: la collaboration avec l’occupant nazi d’une partie de la population soviétique. L’action débute au printemps 1942. Les espoirs que les nationalistes ukrainiens avaient placés dans le Reich ont fait long feu. L’éphémère indépendance de leur pays a laissé place à un régime de terreur. Tous les Juifs de la ville ont été massacrés à Babi Yar, à l’exception de ceux qui se cachent ou qui ignorent leur origine. Valentina Maleïeva, pianiste de l’opéra, qui élève seule sa fille Pania, fait l’objet d’un chantage de la part du metteur en scène?: ayant découvert l’identité « mortellement dangereuse » du père de la jeune fille, une beauté de dix-huit ans, il tente de contraindre la mère à une liaison à trois. C’est l’opéra – la musique – qui constitue l’épicentre de l’action romanesque, et apparaît comme le révélateur d’une époque et d’un tournant historique. En effet, les destinées humaines, particulièrement poignantes dans ce texte, ne sont pas l’unique enjeu du livre?: il s’agit aussi de mettre en lumière l’écroulement de la culture romantique dont le nazisme représente la dernière étape et Schubert le symptôme par excellence.
Lu par : Madiana Roy
Durée : 8h. 32min.
Genre littéraire : Roman historique/biographique
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Résumé:Comprendre d’où l’on vient, n’est-ce pas la première responsabilité de l’âge adulte ? Katja Petrowskaja a grandi dans une famille juive à Kiev, en Ukraine, dans les années soixante-dix. De son enfance, lui reste un étrange sentiment de manque. Qu’est-ce qui n’était pas dit autour de la grande table familiale ? Dans quelle béance de l’Histoire ces ancêtres dont on taisait les noms avaient-ils été happés ? Peut-être Esther est le fruit de cette quête des origines. Pas à pas, une découverte après l’autre, Katja Petrowskaja raconte sa filiation. Un arrière-grand-oncle dont l’attentat contre un ambassadeur allemand pourrait avoir déclenché la Seconde Guerre mondiale ; un grand-père prisonnier de guerre réapparu quarante et un ans plus tard ; une arrière-grand-mère qui s’appelait peut-être Esther, qui à Kiev en 1941 s’est rendue d’elle-même au ravin de Babi Yar, où l’occupant éliminait alors en masse tous les habitants juifs de la ville. Par le prisme de ces destins brisés, Katja Petrowskaja trace les contours d’une Mitteleuropa disparue et livre un récit du vingtième siècle où alternent le clair et l’obscur, la force et la fragilité, la gloire et la défaite.
Lu par : Manon
Durée : 9h. 20min.
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Résumé:Dès 1941, quelques-uns ont perçu l'ampleur et la nature spécifique de l'extermination des Juifs au sein des crimes de la Seconde Guerre mondiale. L'ouvrage retrace le destin de deux d'entre eux, deux Polonais qui ont exporté des documents accablants vers l'Angleterre et les Etats-Unis. Mais malgré toutes les preuves, les résistances furent fortes quant à la prise de conscience du génocide.
Lu par : Cathy Cristofari
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Genre littéraire : Histoire/géographie
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Résumé:L'historienne décrit les étapes principales de l'existence de ce camp de concentration et les transformations qu'il a subies dans le but d'améliorer l'efficacité de la machine de mort, mais aussi le quotidien tragique des brigades juives chargées d'assurer son bon fonctionnement.