Recherche par auteur : Charles, Lise
2 résultats.
Lu par : Anne-Françoise Merz
Durée : 8h. 10min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 80063
Résumé:Quand la série télévisée où jouait Louise s’arrête brusquement, l’adolescente de seize ans, qui a jusqu’alors suivi une scolarité à distance, arrive au lycée. Non seulement elle ne comprend rien aux conversations et aux plaisanteries de ses camarades de classe, mais elle a toujours le sentiment désagréable d’être filmée ou espionnée. L’équilibre qu’elle a tant bien que mal réussi à construire se désagrège, et Louise se trouve brutalement projetée dans un univers fantastique.La première partie du roman se déroule dans l’univers réaliste du lycée : les dialogues adolescents, cruels et joyeux, l’entremêlent aux souvenirs de tournages de Louise, qui a vécu la vie d’une enfant-star et qui peine à se mêler aux autres et à construire des amitiés. Un événement tragique rend brusquement la vie de Louise insoutenable. Elle fuit et arrive dans un autre monde. C’est la deuxième partie du roman, elle se retrouve dans un château qui rappelle celui de Barbe bleue, un couvent ou une université. Des personnages qui semblent venus d’un autre siècle passent leurs journées à analyser la façon dont les gens parlent et interagissent : ils érigent le soupçon et la méfiance en système. « On peut très bien vivre en étant paranoïaque », affirment-ils. Vraiment ? Louise finit par en douter, et elle prend peur. La vie familiale, amicale et amoureuse, se trouble. On entrevoit des relations dangereuses, voire toxiques, qui se mêlent aux subtilités de l’éloquence et de la morale. Dans ce roman virtuose, l’humour et l’ironie côtoient une inquiétante étrangeté.
Lu par : Manon
Durée : 8h. 14min.
Genre littéraire : Roman : au sens large et aventures
Numéro du livre : 30504
Résumé:De 1953 à sa mort en 1978, le peintre Norman Rockwell vit à Stockbridge, une petite ville du Massachusetts. Il y fait notamment de nombreuses couvertures pour le Saturday Evening Post, parfois en prenant des habitants de la ville pour modèles. A en croire l'histoire racontée dans ce roman, vers la fin de sa vie il peint Rebecca, une fillette de Stockbridge. Une fois adulte, Rebecca épouse un autre peintre, Peter Milton, avec qui elle a deux enfants, Tom et Hannah. Tandis que Rebecca rêve de devenir écrivain mais n'arrive visiblement à rien, Peter devient progressivement un grand artiste. Il propose un jour à une jeune Française, rencontrée dans le Vermont, de venir vivre dans sa famille ; en échange, elle devra poser pour lui et enseigner le français à ses enfants. Comme Ulysse est l'histoire de cette Française, racontée par elle-même. De la narratrice, on ne connaît ni l'âge, ni le nom véritable ; elle se fait appeler Lou et se présente le plus souvent en adolescente écervelée, un peu ignare et mal dégrossie. Alors qu'elle ne devait rester aux Etats-Unis que le temps d'un séjour linguistique avec sa soeur, elle y passe plusieurs années, d'abord à New York puis en Nouvelle-Angleterre, et ses souvenirs de France (sa vie à Paris, ses vacances en Bretagne), de plus en plus douloureux, doublent le récit de ses aventures américaines, au point que la côte Est apparaît comme un mauvais reflet de la côte bretonne. La nostalgie est aussi celle de l'enfance. Lou raconte à la fois ses relations avec le peintre, sa femme et leurs amis, et ses longues conversations avec Tom et Hannah. Ces deux enfants un peu fantomatiques semblent évoluer dans un univers qu'elle comprend de moins en moins. Ainsi, de même qu'elle flotte entre deux langues et deux cultures, Lou n'a-t-elle sa place ni dans le monde des adultes, ni dans celui de l'enfance. Quelle que soit la nostalgie qui enveloppe ce roman, il est d'abord un récit d'aventures, conduit légèrement et avec désinvolture. Le langage est familier, parfois vulgaire, les phrases se brisent et partent dans des directions aussi imprévues que la pensée de Lou, qui enchaîne les digressions et préfère toujours se contredire plutôt que de se corriger. Même quand l'histoire tourne mal et que sont racontés des événements tragiques, le style reste vif et entraînant. Si la réalité est décrite de manière simplifiée et enfantine, c'est peut-être que la narratrice, incapable d'appréhender le nouveau, doit toujours ramener l'inconnu au connu (Rebecca devient ainsi un double obscur de sa mère, la plage de Newport se confond avec celle de Sainte-Anne-la-Palud...). Lou, qui se plaint de manquer de vocabulaire et d'avoir perdu son français aux Etats- Unis, aplanit le réel et peine à percevoir les nuances entre les êtres, qu'elle confond ou au contraire oppose violemment. Ses dessins en noir et blanc, qui ponctuent la narration, apparaissent eux-mêmes comme un vague écho, simple et naïf, des tableaux de Peter.